Samedi 23 février :
Une fois par trimestre, Nouvelles Pousses invite les 3 institutrices de maternelle à un repas dans un restaurant de Phnom Penh avec toute l’équipe. Philippe les a emmenées dans sa voiture en traversant le Mékong. Nous avons choisi le Tum Yum qui fait de la bonne nourriture khmère et dont on est sûr de la qualité.
En attendant les plats, nous avons fait une petite réunion au sujet de l’augmentation des salaires et des conditions de travail. La décision sera prise en France, au moment du conseil d’administration le 16 mars. Pour l’allègement du nombre d’élèves, cela ne peut se faire qu’à la rentrée scolaire début novembre, chaque institutrice prendra au maximum 30 enfants de 5 ans dans sa classe pour faire un travail satisfaisant.
Comme les institutrices voulaient aller au marché Orussey après le repas, Philippe nous a emmenés en voiture à Taskor pour la soirée mensuelle et nous a d’abord fait visiter l’île artificielle de Koh Pich où des milliers d’appartements sont construits par les chinois, des salles pour les mariages, des salles d’expositions, des parcs d’attractions avec plein de manèges, des karaokés, des bars à bière, des constructions bizarres imitent l’arc de triomphe de Paris, etc.
A Taskor, tout autre décor, une ONG adventiste, qui scolarise des enfants dans le quartier de Philippe, a construit des maisons entièrement en bambous, avec des toits en tôle pour les familles très pauvres. Ces maisons sont en pleine campagne dans des endroits inondables, assez éloignées de Taskor.
La soirée chez Philippe a été, comme chaque fin de mois, festive et conviviale. Touch, Srey Mech, Mathilde, Anne-Elisabeth et Philippe se sont baignés, mais pas David trop enrhumé. Puis apéritif et dîner au choix, français ou khmer. Les cuisses de grenouilles au gingembre étaient délicieuses ! Il y a même eu un mini-karaoké avec les téléphones portables de Touch et Srey Mech.
Dimanche 24 février :
La réunion a commencé par les comptes, puis distribution de dollars à chaque membre qui a précisé ses besoins à l’avance. Touch a une grosse somme pour les parrainages des familles, Anne-Elisabeth pour les médicaments, Srey Mech distribue le salaire des institutrices, Mathilde relève toutes les recettes et les dépenses sur l’ordinateur, en même temps chacun reçoit son salaire.
Ensuite nous avons parlé de la position de chacun dans l’équipe.
A 11h, Touch, qui était venu avec sa voiture, est allé, avec Anne-Elisabeth, chercher sa famille (ses parents, un frère et une soeur) à l’aéroport et nous a laissés, Jean-Louis et moi, à la sortie du bac.
Nous avons appris une bonne nouvelle par Touch qui est allé à une réunion de l’éducation au niveau du district : l’institutrice détachée qui travaille à la bibliothèque scolaire de Taskor sera maintenant chargée des permanences au CET (bibliothèque municipale), mais nous ne savons pas à partir de quand.
Autre bonne nouvelle, Touch a acheté un vélo à Srey Ka pour aller à l’école. C’est la fillette qui a été opérée du coeur tout bébé.
Lundi 25 février :
Le matin Mathilde, Srey Mech et Touch ont fait la tournée de distribution de bidons d’eau potable avec l’employé de la station. Ils sont revenus 2 fois recharger la remorque.
L’employé livre les bidons à des familles pauvres dans des endroits reculés sur des chemins en terre. Nous les avons rejoints à midi pour déjeuner dans un petit restaurant d’Arexat et ensuite nous avons tous fait la tournée de distribution des parrainages.
Touch donne l’argent aux femmes, parfois aux filles, mais jamais aux hommes, ni aux garçons. J’ai retrouvé plusieurs femmes connues depuis longtemps qui m’ont serrée dans leurs bras et demandé des nouvelles d’Anne-Marie. En même temps nous avons vu la construction de nouvelles toilettes-douches.
Mardi 26 février :
C’est une journée bien remplie.
Le matin, Srey Mech a fait une séance sur les menstruations des femmes avec 8 adolescentes du collège de Preah Puth (village de Kraing Sbao dans Kandal Steung) en classe 8 et 9, en présence d’Anne-Elisabeth, de sa maman, de sa jeune soeur et moi. Elles ont discuté sur les problèmes rencontrés pour l’utilisation de serviettes hygiéniques jetables. Soit elles n’ont pas l’habitude et utilisent des tissus, soit leurs mères trouvent que c’est trop cher, soit elles ont honte d’en parler. Srey Mech leur a demandé de noter les dates de leurs règles sur un calendrier.
Au retour nous sommes arrivés vers 13h30 au restaurant Eleven Kitchen pour retrouver Jean-Louis, le père et le frère d’Anne-Elisabeth. Mais Mathilde, Srey Mech et nous, avions un rendez-vous à 15h dans l’agence de micro-crédits AMRET à Tuol Kork au nord de Phnom Penh. Jean-Louis a parlé de la mauvaise expérience que nous avions eue avec AMRET, il y a une dizaine d’années, parce que ce n’était pas un véritable organisme de micro-crédit puisqu’il fallait 100$ pour ouvrir un livret. Nous avons appris qu’il y a des employés d’AMRET qui travaillent sur Lvea Em et sur Kandal Steung, qu’il suffit de 3$ pour ouvrir un livret et que AMRET peut reprendre des dettes et les étaler pour diminuer le surendettement. Nous avons donné les numéros de téléphone de Touch, Srey Mech et Mathilde. AMRET doit prendre contact avec eux en espérant qu’un véritable travail va pouvoir commencer dans ce domaine qui nous tient à coeur.
Nous avions rendez-vous vers 17h chez Philippe Ammeux à Taskor. Nous sommes tous arrivés par le bac et avec des motos, mais Touch est venu avec sa voiture pour ramener la famille d’Anne-Elisabeth à Phnom Penh. Comme d’habitude, baignade pour beaucoup, apéritif et repas de fête (saumon, quiche, lok lak cambodgien, fruits apportés par Touch et Annette (sapoutilles) et papayes. Nous étions 14 à table. Bela avait été malade (sorte de gastro) la nuit précédente et avait dû aller à la clinique Khema en pleine nuit avec Philippe. Elle allait mieux quand nous sommes arrivés. Nous sommes restés dormir chez Philippe ainsi que Srey Mech qui était très fatiguée.
Mercredi 27 février :
Retour à Phnom Penh, dans la voiture de Philippe jusqu’au bac et en touk-touk chez nous en passant déposer Srey Mech chez elle parce qu’elle a sans doute eu la gastro pendant la nuit et était trop fatiguée pour conduire sa moto qui est restée à Taskor.
L’après-midi j’ai bien avancé la rédaction du compte-rendu final.
Jeudi 28 février :
Le matin, avec Touch nous avons rendu visite à madame Thaï, la maman de mon ancien professeur de khmer à Grenoble. Nous avons eu de la chance de la rencontrer parce qu’elle part dans 2 jours faire un pèlerinage bouddhiste au Sri Lanka. Elle habite juste à côté du marché russe. Sa belle-fille tient une boutique d’artisanat devant sa maison. Nous lui avons acheté quelques objets. Madame Thaï nous a offert deux sachets de viande de boeuf séchée, un krama à chacun et un porte-stylo en bois avec 2 dauphins. Puis Touch nous a emmenés dans le marché russe voir ses 2 soeurs aînées qui vendent des poissons de mer et qui ont été heureuses de faire notre connaissance.
Pendant notre visite, nous avons été étonnés par le nombre de bonzes qui sont passés devant la maison de madame Thaï pour chercher de la nourriture. Chaque groupe a reçu quelque chose. Le dernier est venu en touk-touk et il est reparti avec un carton entier de « mies », nouilles de riz cambodgiennes.
L’après-midi nous avons été au SIPAR pour montrer à Mathilde où elle devra chercher les 100$ de livres qui nous sont offerts par une responsable du SIPAR en France.
L’après-midi, Touch, « chevalier servant », a proposé d’emmener Srey Mech à Taskor pour récupérer sa moto. Mais cela ne s’est fait que lendemain.
1er 2 et 3 mars :
Quelques jours de repos avant la fin de la mission.
Lundi 4 mars :
Visite médicale des malades chroniques à Taskor.
Mardi 5 mars :
Visite médicale des malades chroniques de Kandal Steung.
Il y aura une petite réunion d’équipe avant notre départ mercredi.
Marie-Laure et Jean-Louis
